Fév-2017
Canoa, soleil de février [Equateur]
À Canoa, un tremblement de terre a laissé de grandes cicatrices béantes dans la ville, des friches poussiéreuses où s’élevaient il y a quelques mois hôtels, maisons et boutiques. Pourtant, en fin de journée, sur la plage, on sent encore flotter dans l’air un parfum de paradis. La vie continue et sur le sable elle prend même des airs d’hallucination mystique. D’une minute à l’autre, les teintes se bousculent, les ombres s’allongent, le sable devient orange, le ciel rose, le soleil rouge, les nuages aspirent les couleurs comme des papiers buvards. Et on reste assis là, comme des couillons, les yeux orange et rose et rouge et bleu nuit, pris dans un doux délire de couleurs.
On manque parfois de superlatifs face à un simple coucher de soleil. Alors mieux vaut vous laisser trente secondes de bonheur fugace. Même des séquences loupées parviendront peut-être à le partager.
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