Jan-2017
Les pêcheurs de Huanchaco [Pérou]
Paraît-il qu’il faut aller à Huanchaco pour le surf. Une plage baignée de soleil, des vagues parfaites, que l’on soit surfeur ou qu’on veuille le devenir, le voyage depuis Trujillo semble valoir le détour. Le problème, c’est que la glisse, c’est pas notre truc. Alors on est restés près du muelle (la jetée) et on a regardé les pêcheurs.
Le muelle avance ses pattes de fer et de bois dans le Pacifique. Pour quelques soles, on est autorisé à fouler ses planches fanées et à marcher vers le large. Rien de bien impressionnant d’un point de vue maritime et architectural, mais humainement le muelle grouille. De Péruviens, pas de touristes. Sous sa structure métallique, au niveau de la plage, les petits pêcheurs de crabe s’affairent, aux aguets. Sur le muelle, les rambardes rouges et blanches sont squattées par les pêcheurs. Une bande de jeunes, un père et ses deux fils, deux amies, des pêcheurs solitaires, un vieux aux joues gonflées de feuilles de coca.
Ici, personne n’utilise de canne. Pour quoi faire ? Une bobine de fil, un crochet, quelques appâts, on lance, on déroule, on enroule, on remonte, on relance. Les tellines sont épinglées aux hameçons, leurs coquilles vides s’alignent sur la rambarde, les seaux se remplissent, on entend parfois des cris quand ça mord, et des frétillements mouillés sur les planches brûlantes. Dans l’eau, des caballitos de totora, ces embarcations de roseau vieilles de plusieurs milliers d’années, se font gentiment balloter par les vagues. Certaines jouent leur rôle d’attrape-touristes pour une brève balade sans charme, d’autres sont menées par des pêcheurs qui chargent leur fond des prises du jour. De loin, l’un deux nous brandit un belle pièce, que l’on pourrait obtenir pour dix soles si l’on se donnait la peine de le rejoindre sur la plage en contrebas.
Sur le muelle de Huanchaco, on y passe des heures sans les voir défiler. On va ensuite manger un ceviche bien frais, copieux monticule de morceaux de poissons marinés au citron et recouverts d’oignons rouges. Puis on se décide finalement à observer les surfeurs parce que le surf, les vagues et les ombres chinoises sur l’écume, le soir, c’est drôlement beau.
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