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13
Fév-2017

À l’assaut du volcan Chimborazo [Équateur]

Ambiances   /   Tags:

Au centre du pays, autour de la ville de Riobamba, une couronne de volcans aux sommets enneigés pointe parfois à travers les nuages. Alors ces imposantes masses de pierre et de glace se décoiffent pour décalquer leur majesté sur le ciel bleu, là-haut. Le Chimborazo, plus haut sommet d’Équateur, est sans doute le plus impressionnant de tous.

Le Chimborazo s’approche doucement. En voiture, en passant par Guaranda, on le voit se détacher, énorme dans le filtre teinté des vitres, on sent sa présence gigantesque quand on le frôle par la gauche. Au fur et à mesure des kilomètres, le paysage se désertifie, rougit, se couvre de poussière, les virages ne cessent de tournicoter, des vigognes surgissent, tranquilles et frêles, surmontées de leurs yeux de biches.

Depuis l’entrée du Parc Naturel du même nom, on peut accéder en voiture à un premier refuge, puis à pied à un second, à 5 000 m d’altitude. Là, le souffle est court, le mal des montagnes tape un peu sur les tempes, fait de fausses annonces au niveau de la nuque. Il ne se déclarera jamais, heureusement, malgré une altitude inédite pour nos corps littoraux. La météo semble favorable, nous décidons de grimper au-delà des 5 000, jusqu’aux aiguilles Whimper, situées 400 m plus haut.

Le paysage est époustouflant. L’oxygène se fait rare et le petit sentier de pierres laisse rapidement place à un désordre de roches noires et à de grandes plaques de neige. Lorsqu’on lève la tête, entre deux raz-de-marée de nuages, on aperçoit le glacier qui coiffe le volcan, ses pentes noires, aiguisées comme des lames. Quand on laisse traîner le regard derrière l’épaule, le refuge se détache sur un sol rouge et jaune, petite sonde spatiale posée sur une plaine lunaire, où le vent siffle aux oreilles et dépose des particules de poussière galactiques sur la neige. Plus on approche des aiguilles et moins on les distingue, enserrées, comprimées, étouffées dans un passage nuageux de plus en plus dense, épais manteau lourd et blanc.

À l’arrivée, tout est blanc autour de nous. Les aiguilles ont perdu leur beauté effilée, les photos ne sauront pas leur rendre justice, mais la fierté est grande d’avoir rejoint ce sommet, exploit dérisoire pour les habitués, Everest pour nous.

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